Un bouquet de Saint Eloi est le nom donné au chef d’œuvre réalisé par le maréchal ferrant lors de la fin
de son Tour de France pour son acceptation chez les Compagnons. Ce bouquet réunit toutes les difficultés
d’exécution et est réalisé par le compagnon lui-même. Parfois polychrome, il doit refléter l'habileté
de ce dernier car y figurent tous les différents modèles de fers découverts au cours de son apprentissage
tels que les fers à cheval, à âne, à poney, à mule, à bœuf de trait et des fers orthopédiques; ils sont
disposés en éventail, en un ou plusieurs registres superposés, soudés ou rivetés les uns aux autres, le
tout parfois surmonté de l’effigie du saint. Le bouquet de Saint Eloi est entouré, selon l'usage, d'une
guirlande de lauriers, qui rappelle la couronne traditionnellement installée chaque 6 décembre dans les
forges. Des scènes champêtres, pastorales ou de vie de compagnonnage peuvent venir enjoliver le pourtour,
le centre ou le bas du bouquet. Il existe des bouquets très foisonnants et richement ornés et autres très
dépouillés, présentant uniquement les fers. Les Compagnons maréchaux-ferrants fêtaient également le 1er
décembre dans les ateliers. Ils se rassemblaient alors pour recevoir les nouveaux compagnons. Le bouquet
de Saint Eloi était, à cette occasion, apposé au-dessus de l'entrée de la maréchalerie d'un compagnon qui
se sédentarisait. Ainsi vous l’aurez compris, le bouquet de Saint Eloi servait en outre d’enseigne. Il
indiquait l’atelier d’un maréchal ferrant, était un hommage à saint Eloi et permettait de montrer les
qualités de minutie de l’artisan. Ces enseignes ne se répandent réellement qu'au début du XIXème siècle,
en raison du développement de la maréchalerie. En ce qui concerne Saint Eloi, né vers 588 à Chaptelat et
mort à Noyon le 1er décembre 660, voici quelques informations à son sujet : Patron des orfèvres et des
métallurgistes, c’est également celui qui veille sur les maréchaux-ferrants, les forgerons,
les taillandiers, les bijoutiers et les électriciens. Orfèvre lui-même et trésorier de Clotaire, il
devint évêque de Noyon-Tournai en 641. Saint Eloi est un saint patron très populaire, vénéré par les
artisans du fer, il l’était par extension, par tous ceux qui maniaient la charrue ou la bêche :
laboureurs, cultivateurs et jardiniers parfois même par les commerçants. On comprend dès lors pourquoi
saint Eloi est devenu le protecteur des chevaux et le patron des maréchaux-ferrants, des maquignons, des
cultivateurs, des vétérinaires ainsi que de tous les corps de métiers qui, jadis, avaient de près ou de
loin un rapport avec les chevaux (et maintenant avec les chevaux-vapeurs) : bourreliers, charrons,
carrossiers, charretiers, mécaniciens et garagistes. En terme d’iconographie, il est couramment
représenté en orfèvre dans sa boutique, avec les outils de son métier ou ceux de la maréchalerie. Parfois
en habits épiscopaux, il peut avoir à côté de lui un cheval auquel il enleva et remit une patte pour la
ferrer plus commodément. Il existe à Saint-Paul-de-Fenouillet un
second bouquet de Saint Eloi .
Date et heure de prise de vue : 27-08-2011 - 8h32
Photo numérique : 4058