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PARIS 75012
Colonne Morris - Place Félix-Eboué
En 1839, le préfet de police Gabriel Delessert autorise l’installation des «
colonnes moresques », supports d’affiches à l’extérieur et urinoirs à l’intérieur. Ces colonnes seront
améliorées sous Napoléon III par le Service des promenades et plantations dirigé depuis 1854 par
l’ingénieur Jean-Charles Adolphe Alphand : un écran placé devant la colonne isole partiellement l’intérieur
de la vespasienne du regard des promeneurs tandis que l’ensemble est désormais éclairé par un bec de gaz.
L’architecte Gabriel Davioud redessine le toit et remplace la maçonnerie par une structure de fonte et de
verre, plus légère. Dès l’origine, ce sont les compagnies d’affichage qui prennent en charge les frais de
construction contre l’autorisation de poser leurs affiches, mais c’est le service d’Alphand qui imposera au
concessionnaire l’obligation d’alignement et d’entretien. Ces « colonnes urinoirs » seront démolies en 1877,
mais dès les années 1860, leur double fonction soulève des critiques tandis que les embellissements de Paris
provoquent la disparition des surfaces d’affichage traditionnelles. Un concours est lancé pour trouver un
nouveau support : une colonne exclusivement réservée à l’affichage des programmes de théâtre. Une commission
présidée par le comte Baciochi, ministre d’État et surintendant général des Théâtres parisiens, auditionne
les deux candidats potentiels : la maison Morris, imprimeur des affiches de théâtre, et l’entreprise Drouart
et Cie. Le 1er août 1868, Gabriel Morris remporte le marché : 150 colonnes avec un monopole sur quinze ans.
La société Morris couvre les frais de construction et s’occupe des affiches. L’entreprise Lacarrière, qui
gère tous les becs de gaz de la ville, est en charge des appareils d’éclairage. Les employés municipaux en
assurent l’entretien contre la possibilité d’entreposer leurs balais, brouettes et autres outils de
jardinage dans certaines colonnes dont ils détiennent les clés. Aujourd’hui refaites dans un style assez
fidèle au modèle original, elles sont éclairées en renferment parfois des toilettes publiques. La plupart
des colonnes Morris sont rotatives. Elles servent exclusivement à la promotion de films ou de spectacles.
Il y en a actuellement 550 dans la capitale.
Date et heure de prise de vue : 20-12-2011 - 12h46
Photo numérique : 4058
PATRIMOINE DE PARIS 75012
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Inventaire du patrimoine historique de Paris 75012
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