Avant de prendre l'escalier ou de passer le seuil d'une maison, il était indispensable,
jusqu'au début du XXe siècle de se débarrasser de la boue qui collait aux chaussures.
Aujourd'hui, les rues ne sont plus les cloaques d'antan ; mais les quelques rares décrottoirs
qui subsistent peuvent être encore bien utiles...
Dans les zones rurales, son rôle est plus évident encore. Au cours des premières années
de la décennie 40, nombreux sont les décrottoirs qui ont disparu, soit récupérés comme
métaux ferreux, soit supprimés car grevés d'un impôt en compensation de la récupération,
soit enfin, tout simplement éliminés lors de l'amélioration des rues et des trottoirs.
Cependant, de nos jours, certains architectes en prévoient toujours à l'entrée des nouvelles
constructions.
Il est difficile de fixer une date à l'apparition des décrottoirs dont les ancêtres sont les
pierres ou les touffes d'herbes, plus ou moins sèches (paillasson). Mais on sait, par exemple,
que si Louis XIV de retour de promenade dans le parc, changeait de chaussures avant d'entrer
dans ses appartements, dans les dépendances du château de Versailles, se trouvaient des
décrottoirs dont l'usure est avancée. Mais comme pour d'autres bâtiments dont nous connaissons
la date de construction, nous ne pouvons dire avec certitude si ces décrottoirs sont contemporains
ou postérieurs aux constructions auxquelles ils sont accolés.