Parmi les curiosités rares et typiques de notre France profonde figurent en bonne
place les granges pyramidales. De par leur répartition géographique en premier, qui se
limite strictement au Pays Fort, petite région du nord du Berry entre la Sologne, le
Sancerrois et le Val-de-Loire.
Ces vastes constructions en tuiles, bois et torchis remontent pour la plupart au XVIe
siècle. Certaines se sont même révélées antérieures (datation par dendrochronologie).
C'est dire tout l'intérêt architectural et historique que ces édifices ruraux peuvent
apporter aujourd'hui.
Sous son vaste toit recouvert de tuiles aux quatre flancs, une grange pyramidale est
constituée d'un important fenil étagé qui surmonte un rez-de-chaussée réparti autour
d'une aire principale de battage. Celle-ci est entourée d'une étable, d'un cochonnier,
d'une bergerie ainsi que de plusieurs autres compartiments tels les balliers, les
mangeoires ou réserves diverses.
Le fait que ces constructions ne se rencontrent que dans un certain périmètre pourrait
peut-être s'expliquer par la géologie. L'abondance de la terre à tuiles favorisant les
couvertures faites dans ce matériau, la proximité de zones boisées (Sologne) pour la
confection des charpentes et enfin l'absence de pierre à bâtir, largement compensée par
les limons argileux qui abondent et servaient à fabriquer le
torchis .
Leur subsistance à notre époque est aussi une part de miracle à invoquer, miracle qui a
voulu que cette belle région n'ait pas trop subi la modernisation à outrance de ses
campagnes en raison de son éloignement sensible des grands centres industriels ou des
grandes agglomérations.