Dès le XVIIe siècle furent créées à Montreuil des cultures de pêchers en espaliers, palissés sur des
murs appelés murs à pêches. Les murs à pêches de Montreuil se développèrent jusqu’au XIXe siècle pour
couvrir au plus fort de leur production, en 1870, 600 km de linéaire et fournir 17 millions de fruits.
Ces cultures, uniques en leur genre avec celles du chasselas de Thomery près de Fontainebleau qui
adoptent le même principe, permirent de produire sous le climat de la région parisienne des variétés
de fruits habituellement réservées aux climats doux du sud de la France. Sur le vaste plateau de
Montreuil, chaque parcelle, étroite et allongée, orientée nord-sud, était enclose d’un mur de 2,70 m
de haut coiffé d’un chaperon. Les murs sud, qui clôturaient la parcelle, étaient construits en retrait
du chemin afin de conserver un côté utilisable. On y plantait un fruitier appelé Costière en dehors.
Les murs étaient talochés de plâtre afin d’augmenter leur inertie thermique, (pouvoir de rétention de
chaleur). Accumulant l’énergie solaire pendant le jour, les murs à pêches la restituaient la nuit, ce
qui diminuait le risque de gelée et accélérait le mûrissement. Le sous-sol de Montreuil étant riche
en gypse, le plâtre y était bon marché et facile à produire. L’épaisseur des murs, construits sur une
fondation afin d’éviter les remontées d’humidité, variait de 55 cm à la base à 25 cm au sommet. Un
système de toitures amovibles en bois assurait une protection contre les pluies de printemps qui
favorisent la cloque du pêcher. Des paillassons déroulants isolaient les fruitiers pendant les nuits
trop froides. Dans ces parcelles isolées, la température était couramment supérieure de 8 à 12 °C à
la température ambiante.
Date et heure de prise de vue : 23-01-2012 - 15h00
Photo numérique : 4058